De quoi a-t-on absolument besoin pour vivre ? Qu’est ce qui est essentiel au bien-être, au bonheur ?
Cinq paliers constituent la Pyramide des besoins humains, crée par le psychologue Maslow,
sur lesquels repose le nouveau jeu de télé-réalité qui fait rage à Londres et dans tout le pays. Tout le monde peut s’inscrire, quinze milles participants, pour tenter semaine après semaine de grimper les échelons de la pyramide et sortir vainqueur.
C’est un jeu des apparences, un jeu de mensonge, à celui qui dépassera les autres, sera plus brillant, plus original, plus apprécié que les autres.
Le narrateur, Christopher Scott, est SDF. Trop jeune dira-t-on sûrement, pour être à la rue, anonyme parmi la foule des londoniens qui se pressent pour travailler, aller à l’école, sortir. Comment il s’est retrouvé là n’est pas vraiment important. Un train pris sans retour, un voyage jusqu’au dernier arrêt, et voilà.
Il ne possède pas le minimum de cette pyramide des besoins humains.
Ce jeu de télé réalité, il ne sait pas vraiment pourquoi il s’y est inscrit.
Peut être parce que les annonces semblaient s’adresser à lui, le prendre à parti. Peut être pour prouver qu’il existe. Peut être pour se moquer de tous ceux qui prennent ce jeu d’apparences sérieusement. peut être pour dire Merde au monde. Et leur montrer qu’on peut vivre sans tout cela ?
Il ne comptait pas sur le succès, sur l’engouement que sa participation allait provoquer auprès du public…
Beau, fort, émouvant. Terriblement humain.
Ce roman de Caroline Solé – pour rappel, c’est son premier, et de très bonne augure pour la suite au vu de la qualité – est un petit bijou de justesse, et un roman extrêmement percutant. Il émet une critique forte de la société, de la frénésie de consommation et de recherche de célébrité. De l’hypocrisie et du manque d’empathie du plus grand nombre.
Christopher Scott, si tel est vraiment son nom, pose un regard acéré sur le monde et
nous touche profondément.
La Pyramide des besoins humains
Caroline Solé
École des Loisirs, 2015