Fingus Malister Tome 1
Fingus Malister est le petit fils du plus terrible seigneur maléfique qu’ait connu le village de Bedlam. C’est aussi le dernier survivant de cette famille, depuis la révolte meurtrière conduite par les villageois quelques années plus tôt…
Dans quelques jours aura lieu l’Audition, grâce à laquelle Fingus pourra intégrer la prestigieuse académie de magie qui lui permettra de devenir un nécromancien réputé. Il compte bien épater les jury par un rituel de zombification dont il a le secret ! Ou du moins une recette à peu près complète. A condition bien sûr de réunir les ingrédients nécessaires à temps.
J’ai découvert Ariel Holzl il y a quelques années grâce à la trilogie des Soeurs Carmines : un univers sombre, drôle et sacrément irrévérencieux, où la chance arrive à ceux qui la trafiquent, et où il ne vaut mieux pas traîner seul la nuit à moins d’être certain d’être la créature la plus dangereuse qui s’y promène.
Fingus Malister promettait de retrouver cet humour délicieusement sombre, à destination cette fois-ci d’un public un peu plus jeune. Méchants pas tout à fait accomplis, dangers saugrenus et pierres tombales étaient attendus de pieds ferme, et le résultat est à la hauteur des attentes.
Notre héros, Fingus Malister, est du genre grand visionnaire raté, inventeur plein d’espoir avec peu de réussite, et malchanceux optimiste pas aussi méchant qu’il aimerait l’être. On adore le suivre et voir venir le ratage de ses projets. Il est insupportable, horripilant à souhait, et délicieusement charmant bien malgré lui. Son meilleur atout n’est certainement pas son sens de la planification, mais la présence indéfectible de Polly Parsley à ses côté, prête à l’épauler dans ses étranges projets malgré sa mauvaise réputation (et une disposition peu amicale). Sa meilleure (et unique) amie est un personnage tout aussi singulier que lui. Sorcière de naissance, elle est bien décidée à mener sa vie sans user de ses pouvoirs, à l’incompréhension de Fingus.
L’auteur s’amuse avec ses personnages, et cela se sent. Il les tourne en dérision, il joue à semer des grains de sable dans leurs plans, et il ne les prend jamais au sérieux – quand bien même eux sont extrêmement sincères dans la poursuite de leurs projets. Il joue aussi avec nous, et avec toute la richesse des oeuvres de la littérature jeunesse : de nombreux clins d’oeil littéraires sont disséminés un peu partout dans son roman, pour le plaisir du lecteur attentif.
Ce premier tome pose les premières pierres d’un univers prometteur avec un antihéros détestable à souhait, dans la lignée d’un Mathieu Hidalf dans ses débuts. On aura plaisir à suivre ses mésaventures, qu’on espère voir s’étoffer d’enjeux plus conséquents au fil des tomes.
Fingus Malister Tome 1 : Feux follets, mandragore et cadavre frais
Ariel Holzl
Rageot, 2019
Il a l’air sympa celui-là !
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